Cruis :

Le village est situé à l'ouest de Saint Etienne les Orgues, tout proche de la montagne de Lure. La forêt s'est largement développée et des sentiers de randonnée, balisés, la sillonnent.

Le tourisme est devenu une de ses principales richesses, après que ce lieu eut été connu pour sa spécialisation dans les huiles essentielles. Il possède quelques magnifiques maisons anciennes mais au fur et à mesure que l'on s'éloigne du centre, elles deviennent de plus en plus rustiques. Il est très connu pour sa fête départementale de la musique, fin juin, organisé par le Conseil Général du département. La musique est vraiment une passion pour certains car cette commune fut connue pour sa fanfare qui fut formée en 1895 et portait le nom de "la Lyre des Alpes", en 1928, elle vit naitre en son sein une formation de jazz "Bo-Bo jazz". On voyait encore, il y a quelques années, une voie romaine qui doublait la « via domitia » ou qui en était une de ses branches.

Certains pensent que le nom donné au bourg est pré-gaulois, la majorité le croit issu du vieux provençal cros = gouffre , effectivement, il est bâti à coté d'un aven , aujourd'hui comblé. Mistral en parle dans Le Trésor du Félibrige . On raconte qu'on y jetait les femmes adultères, qu'un berger y tomba avec son troupeau, que son bâton de pâtre fut retrouvé à la Fontaine du Vaucluse et qu'un prêtre voulant sonder ses profondeur, remonta fou pour le restant de sa vie, ayant confondu les chauves souris qui s'y trouvaient avec des spectres. En fait son nom viendrait tout bonnement du latin crux = croix . Il a comme particularité d'avoir sa place centrale construite sur un ancien cimetière. A un autre endroit, à la limite du territoire de Montlaux, des tombes médiévales ont été découvertes au milieu desquelles une pierre de grès (pierre de Cruis), sculptée d'animaux, fut déterrée. Il fut dévasté par les protestants, commandé par Paulin de Mauvans, lors des Guerres de Religion.

--- Entrée du village.

Le monument le plus ancien, autour duquel tout le village s'agence est une abbaye qui fut un monastère dédié à Saint Martin qui dépendit pendant un temps de Saint Victor de Marseille puis, après d'âpres et difficiles relations, de l'évêque de Sisteron au XV° siècle (1456) ; en effet à sa création, au XII° s., le pape le voulu indépendant de l'épiscopat du lieu. Il fut très important, il eut 14 églises autour de Lure dans son giron. Il fut transformé en forteresse au XIV° s. pour pouvoir résister à Raymond de Turenne. Les archives de l'abbaye Saint Martin ayant disparu, il est difficile de connaître l'étendue de ses biens.

Son église est d'origine romane mais avec un chevet gothique voulu par les travaux de réfection faits au XIV° s. Elle possède un retable du XVII° s., classé en 1946 et restauré début 1990, il était primitivement dans un couvent de Clarisses à Sisteron, pour Noël, elle exhibe fièrement une crèche de 17 santons, eux aussi classés. Il est curieux de voir son clocher qui n'est pas commun pour la région, on se croirait en Bourgogne ; il est fait de tuiles vernissées et colorées.

On y voit une fontaine ou plutôt un abreuvoir pour animaux car le village étant au pied de la montagne de Lure ; il se trouve sur la route de la transhumance des troupeaux qui vont vers les pâturages d'été.

 

Rédacteur du site : Jean-Paul Audibert

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